Jurassic World : Fallen Kingdom – Review

Depuis la sortie du tout premier Jurassic Park en 1993, le public est fasciné par l’univers de dinosaures ressuscités et les dilemmes éthiques qu’il soulève. Avec Jurassic World : Fallen Kingdom, la saga cherche non seulement à faire vibrer à nouveau cette fibre nostalgique, mais aussi à explorer les conséquences tragiques de l’ambition humaine.

Réalisé par J.A. Bayona, cinéaste espagnol à l’origine de The Impossible et Quelques minutes après minuit, ce cinquième opus se distingue par sa sensibilité visuelle et émotionnelle unique, mêlant spectacle grandiose et mélancolie poignante.

De l’éruption volcanique au manoir gothique : un récit en deux actes

julien-gauthier-af-ge1280-v001-003-jg-1002 Jurassic World : Fallen Kingdom – Review

Le film se divise en deux parties bien distinctes :

  • La première se déroule sur Isla Nublar, aujourd’hui abandonnée, où les dinosaures vivent en liberté jusqu’à ce qu’un volcan en éruption menace leur extinction. Cette partie offre des scènes spectaculaires : rivières de lave, panique animale, et séquences de sauvetage dignes des plus grandes superproductions hollywoodiennes.

  • La seconde moitié transporte l’intrigue dans un manoir victorien isolé en Californie, où les dinosaures rescapés sont enfermés. Le décor change, tout comme le ton : on bascule vers une atmosphère plus intimiste, presque gothique, qui évoque Frankenstein et interroge le destin tragique de ces créatures créées par la main de l’homme.

Une méditation sur la mélancolie et la cruauté humaine

Ce qui distingue véritablement Fallen Kingdom des précédents volets, c’est son regard profondément empathique envers les dinosaures. Ils ne sont plus de simples monstres ou curiosités scientifiques, mais des êtres vivants piégés entre deux mondes : celui de la nature et celui de la manipulation humaine.

Un personnage central, que nous ne dévoilerons pas ici, incarne parfaitement ce dilemme : il ou elle représente le lien intime et tragique entre les humains et les dinosaures. Leur trajectoire bouleversante sert de miroir à l’arrogance humaine face à la nature.

Une mise en scène à la fois spectaculaire et sensible

Bayona réussit un équilibre subtil entre grands moments d’action et scènes contemplatives. Grâce à sa maîtrise du rythme et de la tension émotionnelle, il crée une expérience cinématographique immersive et poignante.

Les effets spéciaux, mêlant animatroniques réalistes signés Neal Scanlan et images de synthèse ultra-précises, sont à couper le souffle. Chaque dinosaure, du majestueux Brachiosaure au redoutable Indoraptor, semble plus vrai que nature.

Un film qui interroge notre rapport à la nature

Au-delà de l’aventure, Fallen Kingdom pose des questions profondes :

  • Avons-nous le droit de jouer avec la vie ?

  • À quel moment la science devient-elle une forme de cruauté ?

  • Les créatures que nous avons créées ont-elles des droits ?

En plaçant les dinosaures au cœur de ces réflexions, Bayona transforme ce blockbuster en fable écologique moderne, où le progrès scientifique rencontre ses propres limites éthiques.

Un spectacle tragique, une réussite artistique

En fin de compte, Jurassic World : Fallen Kingdom est bien plus qu’un film de dinosaures. C’est une œuvre qui honore l’héritage de Spielberg tout en apportant une touche personnelle, sombre et poétique. Il s’agit d’un film spectaculaire, mais aussi réflexif, où la tragédie des dinosaures devient celle de notre humanité.

Bayona ne se contente pas de divertir : il nous pousse à ressentir, à réfléchir, à nous questionner sur notre place dans le cycle naturel. Et c’est cette profondeur qui fait de Fallen Kingdom un des volets les plus marquants de la franchise.

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