Critique de Fantastic Four: First Steps – Un potentiel gâché

En tant que fan de longue date des Fantastic Four, j’attendais avec impatience la sortie de The Fantastic Four: First Steps. Le casting est excellent, le choix des années 1960 comme cadre est brillant, et les valeurs de production — des décors et costumes aux designs des méchants — sont impeccables. Il est clair que le réalisateur Matt Shakman a une réelle affection pour ce matériau. Par moments, le film évoque les classiques du cinéma de super-héros que j’adore. Tous les ingrédients sont là, et pourtant, le résultat final ne parvient jamais à décoller.

Beaucoup qualifient ce film d’échec, mais je ne dirais pas cela. J’ai apprécié le début et la fin, mais la partie centrale est longue et pesante. Le conflit principal met trop de temps à se résoudre et le récit ne parvient jamais à vraiment captiver avec le voyage des Fantastic Four. Finalement, je suis déçu que Marvel n’ait pas réussi à retrouver la magie qui a rendu cette équipe si populaire.

Une réalité alternative prometteuse

L’aspect le plus séduisant du film est, selon moi, son univers. Nous sommes transportés sur une Terre parallèle, Earth-828, dans un New York des années 1960 qui mélange l’esthétique rétro-futuriste des Jetsons avec le style mid-century de Mad Men — whisky et cigarettes inclus. Comme il s’agit de la cinquième tentative d’adaptation (après la version maudite des années 90, les films de 2005 et 2007, et le reboot de 2015), c’est un soulagement de ne pas revivre l’histoire d’origine.

Dès le départ, nous découvrons les Fantastic Four — Mr. Fantastic (le toujours charismatique Pedro Pascal), Invisible Woman (Vanessa Kirby), Human Torch (Joseph Quinn) et The Thing (l’excellent Ebon Moss-Bachrach) — déjà reconnus comme des héros, vivant en famille. Et cette famille s’agrandit, puisque Mr. Fantastic et Invisible Woman attendent un enfant, ce qui soulève la question de savoir quels pouvoirs il héritera.

Le film met aussi en scène le charmant Herbie, un robot assistant, sorte de “Rosie” version Fantastic Four. Avec autant de potentiel, tout était en place pour une aventure palpitante.

L’avertissement du Silver Surfer

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Julia Garner dans le rôle de Shalla-Bal, Silver Surfer, The Fantastic Four: First Steps

Alors que les Fantastic Four goûtent à un bonheur domestique, le Silver Surfer (interprété par Julia Garner, recouverte de chrome) apparaît, porteur d’un terrible message de son maître, Galactus (doublé par Ralph Ineson). Le Surfer annonce l’arrivée de Galactus, destructeur de mondes, forçant l’équipe à tout faire pour éviter cette catastrophe.

Le scénario a de quoi séduire : les Fantastic Four doivent unir leurs pouvoirs et leur ingéniosité pour sauver la Terre.

Des personnages sous-exploités

Malgré cette base prometteuse, le film échoue à exploiter pleinement son casting. Bien que tous les acteurs soient talentueux, aucun ne semble réellement à l’aise dans son rôle. C’est, selon moi, une faiblesse majeure du scénario : les personnages n’évoluent pas, restant statiques.

La seule exception est Invisible Woman, incarnée par Vanessa Kirby, qui brille dans son rôle de future mère face à la menace de destruction mondiale. Pour le reste, les héros se contentent “d’agir” plutôt que “d’être”, un problème qui touche également le méchant Galactus.

Galactus : un méchant trop convenu

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Ralph Ineson dans le rôle de Galactus dans The Fantastic Four: First Steps (Marvel)

J’adore le design de Galactus, avec ses éléments mécaniques et biologiques inspirés d’un style mésopotamien-assyrien. Mais le personnage tombe dans le cliché du méchant de film de super-héros qui veut tout détruire “parce qu’il le peut”. Ce genre d’antagoniste manque de profondeur et de nuance. J’aurais préféré un ennemi plus complexe, capable de mettre les héros au défi sur le plan moral et émotionnel.

Durant le milieu du film, je me suis surpris à décrocher, pensant à ma liste de courses plutôt qu’à l’histoire. Et en sortant de la salle, j’ai réalisé que, malgré ses qualités techniques, cette nouvelle version des Fantastic Four finira absorbée par le grand “moule” du MCU, sans briller par elle-même.

Une déception palpable

Je suis réellement peiné par mon manque d’enthousiasme. Les Fantastic Four ont toujours eu une place spéciale dans mon cœur, et j’espérais que cette nouvelle version raviverait la magie des débuts. Hélas, il semble que Marvel soit devenu le Galactus du genre super-héros, avalant l’identité propre de ses licences au profit de l’univers partagé.

Même si je souhaite bonne chance à l’équipe de The Fantastic Four: First Steps, je crains que les problèmes du film soient plus profonds que sa seule exécution. Marvel est devenu trop puissant et trop focalisé sur sa domination du box-office pour donner à chaque licence une vraie singularité.

Une occasion manquée

En fin de compte, The Fantastic Four: First Steps est une occasion manquée de redonner vie à cette équipe mythique. Malgré des éléments forts, le film ne parvient jamais à captiver ou à rendre hommage à l’essence des personnages. C’est une déception, mais aussi un signe des défis que traverse le MCU, trop grand et trop uniformisé.

En tant que fan, j’espère que les prochaines adaptations trouveront un moyen de sortir de ce moule pour retrouver l’étincelle qui faisait tout le charme des Fantastic Four. En attendant, je continuerai de revisiter les comics et films classiques, à la recherche de ce “mojo” qui manque cruellement à cette dernière tentative.

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